Description de la pathologie
Les lésions des poulies des fléchisseurs sont des blessures fréquentes, en particulier chez les grimpeurs ou les personnes qui effectuent des mouvements en force avec les doigts fléchis (par exemple, lors de sports comme l'escalade, ou certaines activités manuelles répétitives).
Les poulies sont des structures fibreuses en forme d'anneau qui maintiennent les tendons fléchisseurs en place contre les os des doigts (les phalanges), comme des tunnels guidant les tendons. Lorsqu’une poulie est endommagée, les tendons ne sont plus maintenus correctement et peuvent s’éloigner de l’os. Ce phénomène est appelé la « corde d’arc », entraînant un enraidissement du doigt et une perte de fonction.
Il existe plusieurs poulies dans chaque doigt, numérotées A1 à A5; les plus importantes sont A2 et A4.

Les symptômes
Les symptômes des lésions des poulies des fléchisseurs peuvent inclure :
- Douleur à la base du doigt, souvent ressentie lors de mouvements de flexion ou en forçant avec les doigts fléchis.
- Sensation de "claquement" au moment de la rupture de la poulie, souvent perçu comme un craquement ou un "pop".
- Apparition d’une déformation en "corde d'arc", où le tendon semble saillant, s’écartant de l’axe de l’os.
- Perte de force dans la flexion des doigts, avec une difficulté à serrer ou agripper des objets.
- Parfois, un œdème ou un hématome autour de l’articulation touchée.
- Raideur ou difficulté à redresser complètement le doigt affecté.
Les examens à avoir
Le diagnostic des lésions des poulies des fléchisseurs repose sur plusieurs étapes :
- Examen clinique : le médecin palpe le doigt, teste la flexion et recherche une douleur localisée ou une déformation en "corde d'arc".
- Échographie : elle permet de visualiser directement la rupture de la poulie et de mesurer la distance du tendon par rapport à l’os.
Les traitements
Le traitement médical
Le traitement dépend de la gravité de la lésion et de la poulie touchée :
Lésions partielles ou légères :
- Un traitement conservateur est souvent suffisant, consistant en l’immobilisation du doigt avec une bague ou un anneau de contention. Cela permet de maintenir le tendon en place pendant la phase de cicatrisation.
- Repos : éviter toute activité sollicitant les doigts pendant plusieurs semaines pour permettre une guérison optimale.
- Physiothérapie : après la phase aiguë, des exercices de rééducation seront prescrits pour restaurer la flexibilité et la force du doigt.
Le traitement chirurgical
Une chirurgie est nécessaire dans les cas suivants :
- Rupture complète de la poulie (souvent A2 ou A4) ou en cas de "corde d'arc" importante. La chirurgie vise à reconstruire ou réparer la poulie endommagée et repositionner correctement le tendon contre l'os.
- Échec du traitement conservateur : si le doigt reste instable ou douloureux malgré l’immobilisation, une chirurgie reconstructrice est envisagée.
L'objectif de la chirurgie est de restaurer la fonction et la stabilité des tendons fléchisseurs, permettant de retrouver une mobilité normale des doigts et de prévenir la raideur ou la perte de force à long terme.
Si vous attendez trop longtemps avant de consulter, la situation peut empirer. Les poulies peuvent se détériorer davantage, rendant la cicatrisation plus difficile voire impossible.
De plus, une lésion non traitée peut entraîner une raideur permanente des doigts et une diminution de la force de préhension.
Il est donc important de consulter rapidement pour évaluer la gravité de la lésion et discuter des options de traitement.